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Billet noir#1 Double fond d'Elsa Osorio

 

 

« Les Grecs appelaient ananké l’impossibilité d’échapper au destin, en dépit des efforts de l’être humain pour se croire libre. L’ananké, si chère aux romantiques, surtout à Victor Hugo, a rattrapé la femme de La Turballe. »

Ecrit, la journaliste Muriel Le Bris, récemment mutée à Saint Nazaire pour cause de curiosité trop poussée et de parler trop franc dans son précédent poste. A peine arrivée dans son nouveau lieu d’affectation, la jeune journaliste est confrontée à un fait divers aussi dramatique qu’étrange… Une femme, médecin sans histoire d’origine argentine arrivée en France dans les années 1980, est retrouvée noyée. La thèse du suicide avancée par les autorités locales ne convainc guère la journaliste pas plus le commissaire chargé de l’enquête, un vieux routard aussi peu naïf que crédule. D’après ses fractures, la noyée serait tombée d’une certaine hauteur. Des traces de penthotal ont également été décelées dans les analyses faites post-mortem. Des éléments qui ne sont pas sans rappeler les années de dictature en Argentine, entre 1976 et 1983. La cruauté de ce régime politique envers ses opposants, se traduisait notamment par « les transferts » pratiqués par les officiers de la junte qui balançaient des prisonniers vivants, conscients mais anesthésiés, du haut d’avions pendant des vols de nuit (des vols de la mort) tous feux éteints au-dessus de la mer.

En enquêtant sur cette mort, la jeune journaliste va découvrir à travers les multiples facettes de la victime, à la fois combattante révolutionnaire, mère arrachée à son fils, traitre aux yeux de certains, l'horreur de la dictature argentine.

Pour Elsa Osorio, « la littérature a le pouvoir de faire comprendre une histoire qui se déroule dans d’autres pays ». Dans ce roman d’espionnage haletant, glacial et grinçant où des personnages réels croisent la fiction , elle lève le voile sur une période très sombre de son pays d’origine.

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elisa torio